L'échappée belle....: A la rencontre des Incas

Bienvenidos en Péru ! Nous débarquons au Pérou dans la charmante ville d’Aréquipa au pied du volcan Misti. Ici, le soleil brille pratiquement toute l’année et la chaleur retrouvée nous donne des ailes à l’image des pigeons qui envahissent littéralement la Plaza de Armas.
Bon, comme on a pas mal donné niveau taudis on en a marre des économies au dépens de notre confort et de notre bien être alors on se trouve un « Bed and Breakfast » aux petits oignons ! Ensuite, on part à la découverte de la ville à pied histoire de se mettre en jambe avec la culture locale. Sur les conseils de routards rencontrés, nous faisons la visite du musée Santuarios Andinos dont le trésor se nomme Juanita. Mais qui est Juanita me direz-vous ? Cette petite jeune fille de sang noble et d’une beauté incomparable a été choisie dès sa naissance par sa tribu Inca pour être donnée en offrande aux dieux. Quand la demoiselle a eu atteint les 13 ou 14 ans toute la tribu est partie en transhumance au sommet du volcan Ampato à plus de 6000 mètres d’altitude, tout ça en sandalettes et poncho bien sûr. Après avoir préparé le tombeau de la jeune fille tout le monde exécute une dernière danse et d’un coup de crosse dans la tête Juanita est expédiée aux pays des lymphes, tout ça pour le bien de tout le monde. Elle est ensuite restée là près de 530 ans conservée par les glaces pour être découverte quasi intacte en 1995 par une équipe de chercheurs. Son état de conservation impressionnant (on peut encore voir ses cheveux ou ses dents) fait de cette princesse des glaces une visite incontournable de la ville d’Arequipa. Et même si l’histoire est un peu dure, c’est une entrée en matière plus qu’intéressante dans la culture Inca. Le soir on continue les découvertes épatantes avec un steak bien tendre d’Alpaga (cousin du Lama), tout ça cuisiné à l’ancienne sur des pierres volcaniques sans matière grasse, que du bon !

Nous prévoyons ensuite une excursion de 3 jours dans le canyon de Colca, deuxième mondial de par sa profondeur avec une dénivelée à 3200 mètres, et le plus fou c’est qu’il est habité par des populations qui profitent des milliers d’hectares de terrasses andines pour leurs cultures. Nous partons donc pour 6 heures de bus afin de rejoindre le petit village de Capanaconde où nous passerons la nuit dans une sympathique auberge familiale avant de se lever aux aurores pour partir à l’assaut du canyon. Un compagnon à quatre pattes décide de nous accompagner et plus que ça il sera notre guide durant les 2 jours de marche. Quand on ne prend pas le bon chemin il revient nous chercher pour nous remettre sur la bonne route, il passera même une nuit avec nous au pied de notre lit, son petit nom Riffi. C’est donc parti pour 7 heures de randonnée, montée, descente, plat tout y est et tout ça sous un soleil de plomb. Heureusement l’endroit est magnifique et ses petits villages perchés que nous croisons nous font relativiser sur le fait que ces locaux doivent faire ces 7 heures de randonnée bien plus souvent que nous, car ici pas d’autres moyens de descendre que la marche. Nous atterrissons dans un endroit que les touristes appellent Oasis de Sangalle. C’est en effet au milieu d’un océan de verdure que nous passerons la nuit, par contre au fond du canyon pas d’électricité, c’est à la lueur de la bougie que nous mangerons. Le lendemain le pire nous attend, c’est bien beau d’être descendu au fond du canyon mais maintenant il faut remonter, 3H30 de pure douleur. Une fois la dernière marche franchie (et putain on n’en voyait pas le bout !) nous n’avons plus qu’à courir prendre le bus pour retourner sur Arequipa. Le temps de faire le couvent de Santa Catalina, fondé en 1579 ce monastère à l’architecture impressionnante est une ville dans la ville. Reconstruit plusieurs fois suite aux séismes il n’a rien perdu de sa superbe et le plus fou ce sont ces patios bleus ou oranges vifs qui vous feraient presque oublier l’édifice religieux pour vous emmener dans un endroit gai et aux sonorités ensoleillées. Reste les chambres des nonnes aménagées très sommairement pour vous rappeler l’isolement, volontaire, de ces jeunes vierges venues rencontrer leur destinée.

Après un petit Macdo (he oui si en Bolivie toute réussite américaine est proscrite, hormis Coca qui lui arrive à s’introduire partout, au Pérou on ouvre volontiers les frontières à l’oncle Sam), nous prenons le bus de nuit pour la capitale Inca du pays, la belle Cuzco ! Nous partons à l’assaut de la ville et quelle belle surprise ! On nous avait dit qu’on y serait bien et c’est le cas…même si le tourisme est largement présent, la ville a su garder un charme indéniable qu’on ne se lasse de découvrir au gré des petites ruelles et placettes pavées. On continue les bons restos, les arrêts apéros pisco et on se laisse couler tranquillement jusqu’au Saint Graal du Pérou, le Macchu Pichu !

Il faut le dire ce n’est pas une mince affaire pour un routard fauché de se rendre sur le site sans crever son budget. Le moyen le plus rapide et le moins difficile pour y aller est de prendre le train, mais à 150 dollars le billet on a dû trouver une autre solution. On ne s’en sortira pas trop mal en bookant une voiture qui nous emmène pour quelques soles à Hidroelectrica, passage obligé pour tout visiteur. De là nous faisons les 12 kms qui nous séparent d’Aguas Caliente, au pied du Machu Pichu en longeant la voie ferrée. Moment fort sympathique car nous ne sommes pas les seuls à adopter ce plan B et cela permet de belles rencontres. Nous arrivons bien fatigués et la nuit sera courte car le lendemain il faut se lever tôt pour partir à l’assaut du monstre Inca. Là encore système D, on fait tout à pied et ce n’est pas moins de 1700 marches qu’il faut grimper avant de pourvoir apercevoir le site tant espéré. Une fois tout en haut le moment est vraiment inoubliable, dire que ces constructions qui ont su échapper à l’acharnement destructeur des colonisateurs espagnols sont devant nous et sont le symbole d’un des empires les plus puissant de l’histoire. Bref vous l’aurez compris tous ces efforts valent la peine et on repart les yeux plein d’étoiles. Pour le retour, non sans peur car la route est loin d’être aux normes européennes, nous ferons un stop par Ollantaytambo, village étape de la vallée sacrée des Incas. Petit coup d’œil aux ruines Incas qui surplombent majestueusement le village, puis quelques achats sur les stands d’artisanat. Ensuite nous montons dans un colectivo bien local pour se faire déposer aux Salinas de Maras, site malheureusement un peu boudé par les touristes. A flanc de collines une bonne centaine de bassins d’eaux salées venant de la montagne, offre un panorama surprenant, comme une palette de couleurs dans laquelle on aimerait tremper son pinceau. Splendide et pour le coup rien que pour nous !

Petit tour par le célèbre marché de Pisac, également village de la vallée sacrée des Incas, où nous profitons du beau temps pour nous balader dans la campagne et manger une bonne « trucha fria ».

Une autre étape et pas des moindre nous attend ensuite, Lima, la capitale et la visite du « poto » Bruntos.

Bon allez pour faire rêver c’est encore 22 heures de bus avant d’atteindre la « ciudad ». Les températures sont plus douces, fini l’Altiplano, mais l’hiver Lima souffre d’un brouillard quasi permanent venu de la mer et qui empêche le moindre rayon de soleil de faire surface. Le premier soir vous vous en douterez on fête les retrouvailles. Victor nous emmène célébrer la fête nationale Colombienne comme il se doit, on va d’abord boire un peu d’Aguardiente (sorte d’eau de vie anisée) avec les expatriés Colombiens avant de finir sur des rythmes latinos jusqu’au petit matin. On en profite pour visiter de nuit les quartiers de Miraflores et Barranco. Deux quartiers bien charmants ou bars et restaurants animent les rues. Nous irons également visiter le centre historique et sa belle Plaza Mayor. Mais une manifestation étudiante nous oblige à rebrousser chemin. On finit sur un apéro franco-colombiano et voilà qu’il est déjà tant de partir. Nous quittons le Pérou le cœur rempli de bonnes ondes, car les péruviens ont le sourire et savent le faire partager.

Il est maintenant temps de changer de continent, de culture et d’ambiance, direction New Yoooooooork et on est comme des dingues !