Enième passage de frontière à
pied pour atteindre Tupiza en Bolivie et nouvelle aventure qui commence. Nous
débarquons au milieu d’un joyeux bordel et première rencontre avec ces mamitas
aux longues tresses et aux petites jupettes colorées. Retour également à un
certain soulagement pour notre porte-monnaie, les prix n’ont rien à voir avec
ceux de l’Argentine.
Nous profitons d’une journée ensoleillée pour une balade à cheval, Negro
et Blanco (original !) seront nos compagnons de route pour ces 3 heures
bien suffisantes à galoper les cheveux au vent au milieu des montagnes. On ne
se débrouille pas si mal pour des débutants.
Ni une ni deux, nous bookons un trek
de plusieurs jours en 4X4 pour le Sud Lipez et le Salar d’Uyuni, 4 jours et 3
nuits à parcourir une des plus belle région du continent sud-américain. Nous
embarquons dès le lendemain matin avec Carlos notre guide, Sonia la cuisinière
qui nous préparera des bons petits plats durant tout le séjour et un couple
d’étudiants français venu de Buenos Aires. Le premier jour nous ferons surtout
de la voiture à la découverte de ces nouveaux paysages boliviens montagneux
afin de rejoindre notre premier point de chute, San Antonio de Lipez à 4250 mètres
d’altitude, nuit très fraîche sans chauffage où le seul recours pour un peu de
chaleur est de se mettre sous une bonne épaisseur de couvertures. Levés aux
aurores, nous reprenons la route. Nous ne pouvons pas exhaustivement vous
relater toutes les merveilles que nous avons vues mais nous allons tenter un
condensé. Nous passons par un village fantôme déserté par les espagnols qui y
entretenaient la voie ferrée il y a une
centaine d’année. Puis direction les geysers « Sol de manana » pouvant
atteindre les 200°C, dégageant une odeur de soufre et enfumant l’horizon. Nous
sommes maintenant à pratiquement 5000 mètres d’altitude et il est temps de
revêtir nos maillots de bain (moment difficile et rafraîchissant) avant de
plonger dans des sources d’eau chaude à 39°C au milieu des cimes enneigées,
expérience grisante. C’est aussi l’occasion de se frotter un peu car voilà 2
jours que nous n’avons pas pris de douches (beurk !). Nous finirons cette
belle journée à la frontière chilienne par la Laguna Verde, malheureusement pas
très colorée en cette saison à cause de la glace mais le spectacle reste
saisissant avec le volcan Licancasur dominant le paysage. Mais le clou de la
journée sera sans hésitation la rencontre avec la Laguna Colorada, celle-ci
bien rouge avec ses flamants roses survolant agilement les eaux et les
montagnes s’y reflétant parfaitement, nous restons bouche bée devant un tel
spectacle. Nous posons nos affaires au second refuge à Huallajara, pas
tellement plus chaud que le précédent si ce n’est la présence d’un poêle à bois
pour le dîner. C’est toujours à la fraîche que nous partons continuer de nous
émerveiller. Passage par le traditionnel « arbol de pierdra » pierre en
forme d’arbre plantée au milieu d’un désert digne des œuvres de Dali. Puis nous passerons
par une bonne dizaine de lacs avant d’atteindre le mirador sur le volcan
Ollaguë fumant et encore en activité. Nous passerons notre dernière nuit dans
un hôtel de sel à l’entrée du Salar d’Uyuni. Pour notre dernier jour la
sentence tombe, il faudra mettre les réveils à 5H pour partir une demi-heure
plus tard sortir le soleil de son lit. Nous partons donc à l’assaut du plus
grand désert de sel du monde, situé à 3650 mètres d’altitude et qui s’étend sur
près de 13000 Km². L’immensité est impressionnante et si on regarde au loin on
peut même deviner la courbe de notre globe. Evidemment on n’oublie pas la
petite pose « photographias locas » pour les jeux de perspectives.
Nous finirons ces 4 jours bien remplis au désert des trains site bien connu des
touristes et c’est dommage. Nous passerons une nuit à Uyuni, « no man’s
land » pas très attrayant avant de mettre les voiles pour Potosi.
Nous retrouvons ici un peu de
modernité et de confort non sans plaisir. Une fois les heures de sommeil
retrouvées (à – 25° degrés dehors ce ne sont pas les meilleures nuits qu’on ait
passées), nous partons arpenter les rues de cette cité coloniale et déguster
les cœurs de vaches préparés au barbecue par les petites mamies...ça n’a pas l'air
comme ça mais c’est plutôt pas mal !
Nous avons hésité, pour des raisons éthiques,
mais nous bookons tout de même une journée pour une visite des mines. Potosi
est au pied du « cerro rico » une montagne exploitée depuis plusieurs
décennies pour son argent, « la plata » comme ils disent ici.
Aujourd’hui les gisements se sont largement épuisés en même temps que le départ
des grands groupes internationaux, mais les mineurs réorganisés en coopératives
continuent à creuser la roche et à trimer pour quelques bolivianos par jour. La
journée commence par une visite du quartier des mineurs pour acheter des
cadeaux aux travailleurs, feuilles de coca, alcool à 96° et cigarettes et tout
ça ce n’est pas pour la pause de 16 heures mais bien pour se donner du cœur à
l’ouvrage, c’est dire si ce travail est motivant. Nous pénétrons dans la mine
le souffle coupé par les couloirs qui se rétrécissent au fil des mètres. Le
guide nous propose d’entrer par des trous de souris dans les galeries
adjacentes et inutile d’évoquer les conditions de sécurité… Pour Gwendo, s’en
est trop elle demande à sortir et préfère attendre au grand air. 1 heures plus
tard Mathieu ressortira aidant les mineurs à ramener les chariots pesant 1
tonne. Expérience mitigée mais intéressante surtout pour prendre conscience du
bonheur que nous avons de travailler dans nos bureaux bien au chaud.
Le lendemain matin, jour de l’été,
nous apprenons la naissance tant attendue de la première fille du clan
Tupin-Auray, hé oui de l’autre côté du globe la vie continue et la bande de
copains s’agrandie. Inutile de vous dire combien on est fière et le retour
s’annonce plein de belles choses…encore bravo les copains…et bienvenue à Léonie !
Nous mettons le cap tout sourire
pour Sucre, capitale constitutionnelle de la Bolivie et classée au patrimoine
mondial de l’UNESCO. Nous retrouvons ici une certaine douceur de vivre et ça
fait du bien ! Un peu fatigués par la rudeur de l’Altiplano, nous posons
nos bagages à la Dolce Vita tenue par des Européens, et un peu de décors
occidental ça réconforte ! Cette ville nous plait tout de suite et on sent
que ce sera l’occasion de se poser un peu. Visite de la Casa Libertad, sur
l’histoire de l’indépendance de la Bolivie « muy interessante »,
arpentage de la ville, pas mal de resto et surtout apéros avec nos amis
français rencontrés seront nos principales occupations, on se sent bien et
c’est bon pour le moral. Marché dominical à Tarabuco, très réputé dans tout le
pays. Les indiens Yamparas et Tarabucos affluent des quatre coins de la région
pour s’approvisionner. Pour les touristes, c’est l’occasion de découvrir les
nombreux tissus fabriqués à la main, on se lâche et on rentre les bras bien
garnis.
Bon comme toujours il faut bien
continuer la route alors nous prenons le bus de nuit pour La Paz, pas très
motivés car nous n’avons rien entendu de bon sur cette ville chaotique !
Nous débarquons en effet dans une immense ville, mais habitude du voyage sûrement,
pas si chaotique que ça ! Enfin rien de traumatisant, le soleil tape et
les Boliviens toujours aussi lentement arpentent les rues et prennent le temps
de se poser sur les quelques places verdoyantes de la capitale. Nous trouvons
refuge dans le quartier historique, et partons rapidement pour une journée à la
découverte de la route de la mort en vélo. Cette route est connue ici pour le
nombre (à faire pâlir la sécurité routière) de conducteurs en tout genre qui y
ont trouvés la mort. En effet ce chemin caillouteux parcours 65 Kms et serpente
au milieu de ravins de plus de 1000 mètres, la simple petite erreur est fatale.
Que nos mamans respectives se rassurent nous la feront en vélo, bien équipés et
bien entourés. Les paysages sont en effet impressionnants mais pas de prise de
risque pour nous. Le plus impressionnant reste le passage de 10°C à 30°C en 4
heures, puisque nous arrivons au milieu de la forêt amazonienne à Coroico. Nous
sommes des « death road survivors» et heureusement !
Dernière étape bolivienne et pas
des moindres Copacabana et le lac Titicaca, petite ville vivant au rythme de
l’eau et du tourisme. Nous découvrons cette immense étendue d’eau où même en
hiver le soleil tape fort. Dès le lendemain direction « la isla del
sol », après 2 heures de bateau nous débarquons au nord de l’île, les
paysages grandioses et verdoyants offre de magnifiques points de vue. Encore une
preuve des trésors que recèle ce pays. L’objectif est d’ensuite rallier le sud
de l’île en 3 heures de marche pour prendre le dernier bateau qui nous ramènera
sur la terre ferme. Une petite journée à flâner dans les rues et à prendre le
soleil en terrasse et il est temps pour nous de passer la frontière pour
débarquer au Pérou.
La Bolivie aura été pour nous un
très bon passage avec des souvenirs plein les yeux, une population qui ne se
livre pas comme ça mais si on prend le temps d’apprendre ils deviennent ensuite
très chaleureux. Leur méfiance face aux gringos que nous sommes n’est pas
étrangère aux années de colonisation qu’ils ont connues et aux sacrifices
qu’ils leur ont été imposés. Ce pays est en perpétuelle évolution sans pour
autant perdre ses valeurs religieuses et communautaires.
Balade à cheval à Tupiza |
C'est parti pour 4 jours sur les routes ! |
Village fantôme |
Les sources d'eau chaude |
La laguna colorada |
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